Un outil pour mieux comprendre les pratiques sédatives : SEDAPALL

Le mardi 25 février 2020 à l’ASP fondatrice les bénévoles recevaient Marion Broucke, infirmière en soins palliatifs – Master de Recherche en médecine palliative – responsable du DU Soins Palliatifs Humanisme et bientraitance à l’Université de Pontoise, pour discuter d’un sujet passionnant et souvent polémique : les pratiques sédatives.

La loi Claeys Leonetti a inscrit la sédation comme un droit pour les malades et un devoir pour les médecins lorsque la situation clinique de la personne malade l’exige et a défini les conditions très strictes où une sédation profonde et continue jusqu’au décès devait être mise en œuvre. Beaucoup de personnes y ont vu une proposition d’euthanasie déguisée.

Pour sortir de ces ambigüités, une petite équipe de professionnels de soins palliatifs – dont Marion – a créé un outil permettant de définir les différentes pratiques sédatives et leur intentionnalité : SEDAPALL (échelle de Richmond). Il s’agit devant une situation clinique où une pratique sédative est envisagée de réfléchir en équipe à trois dimensions déterminantes : la durée nécessaire : soit transitoire (D1), soit potentiellement réversible (D2), soit irréversible dans les situations conformes à la loi (D3) la profondeur : soit proportionnée pour le confort du malade (P1), soit profonde d’emblée (P2)  le consentement du malade : soit la personne n’est pas en état d’exprimer son consentement (C0), soit le consentement a été anticipé dans les directives (C1), soit le consentement est exprimé au moment de la décision (C2), soit la demande vient explicitement du malade et entre dans le cadre de l’application de la loi (C3).

L’illustration par des situations vécues a permis de montrer la pertinence de cet outil. L’évaluation partagée de ces 3 critères permet un usage de la sédation adapté à la situation de la personne malade et écarte toute ambigüité sur sa finalité qui est de soulager une douleur ou une souffrance réfractaire à d’autres traitements et non d’accélérer la survenue de la mort. L’échelle SEDAPALL a été testée et validée. Elle est actuellement en cours de diffusion dans les pays francophones et de traduction en langue anglaise.

La quarantaine de bénévoles présents ont été très intéressés et les questions nombreuses.