Quand je suis rentrée dans sa chambre, elle m’a fait un sourire très doux. Quand je me suis présentée, elle m’a dit qu’elle attendait des amis mais qu’elle aimerait me raconter ce qui s’était passé pour elle au Bataclan.
Elle a parlé longtemps, calmement, sans presque d’interruption, sauf quand elle ressentait des douleurs, « je vais d’abord m’occuper de mes souffrances physiques . Le mental, ce sera après et surement plus long ». Je me sens bien prise en main à l’hôpital. Merci à tout le monde »
Ses amis sont arrivés. Elle leur a fait un grand sourire. Un de ses amis m’a dit « vous pouvez rester plus longtemps si vous le souhaitez, on peut attendre ».Je lui ai répondu « Non, je pense qu’elle est très contente de vous voir et qu’elle a besoin de vous. Bon courage à vous tous »
J’ai senti une très grande attention et solidarité entre eux.
Une autre rescapée du Bataclan était aussi dans le service. Je n’ai pas pu la voir « toute la journée des amis sont là » m’a dit une infirmière,
Quel bel accompagnement font ces jeunes.
Bravo pour cette rescapée si lucide sur ce qu’elle a vécu !
Et nous, soyons à l’écoute, toujours et à long terme, pour tous ces gens qui ont subi le 13 novembre.
Muriel. Accompagnante bénévole à l’ASP fondatrice.
